Dakar... arrivée et visite !

   Comme il est tout près d`une heure dans la nuit, je ne vois pas grand-chose de la ville, si ce n`est quelques bâtisses et quelques lumières aux alentour de l`aéroport, mais ici, nous ne sommes pas en Amérique où les lumières sont omniprésentes partout dans les villes et il y en a très peu dans la ville même de Dakar.

  Arrivés au bureau administratif de l`organisme, le groupe avait organisé un petit lunch et l`on a jasé jusqu`à trois heures du matin, d`autant plus que parmi les coopérants présents, il y en avait même un originaire de Chicoutimi, Dany Boudreault, et vous pensez-bien qu`il avait quantité de questions à me poser sur son patelin et  sur les dernières nouvelles de la région du Saguenay-Lac-St-Jean.

      Le lendemain, la famille Bastien que j’avais déjà rencontrée à Montréal lors du début de mon stage de groupe me fait gentiment visiter quelques coins intéressants et pittoresques de cette grande capitale du Sénégal. Arrivé ici depuis quelques semaines, ils commencent à être plus familier avec les quartiers et sites particuliers, comme l`Université, le secteur des ambassades, les bâtiments gouvernementaux, le bord de la mer, avec ses rochers escarpés, une curieuse de petite montagne, avec un genre d`observatoire sur le dessus, les nombreux marchés publiques, colorés et toujours en mouvements de foule, avec leurs senteurs de toutes les sortes, d`épices et de biens d`autres moins intéressantes…

   L`on se fait même arrêter par un gendarme, pour apparemment, un excès de vitesse, mais après un palabre et un petit ¨bakchich¨, ¨l`on s`en tire à bon compte… Car il faut vous dire qu`ici, au Sénégal comme apparemment dans la plupart des pays africains, les policiers ou gendarmes comme on les appelle ici, gagnent très peu comme salaire et ce genre de pourboire illégaux, mais presque obligatoire et institutionnalisé est monnaie-courante. On se fait arrêter pour n`importe laquelle raison et à défaut de leurs remettre un certain montant d`argent, ils nous menacent tout simplement de nous retirer notre permis de conduire… et comme nous sommes des étrangers, il vaut mieux ne pas protester… et payer !

   Dakar est une grande ville, de plus de un million d`habitants et la pauvreté est le partage de la grande majorité. Les maisons en béton, d`un seul étage, sont toutes collées les unes aux autres, et s’il y a un bout de terrain, il est entouré d`un haut mur, également en béton, et surmonté de tessons de bouteilles cassés, pour en dissuader des voleurs éventuels.

Les poules. Les chèvres, les moutons et même parfois des vaches, semblent faire bon ménage avec les populations des quartiers les plus pauvres.  Et partout où on circule, on rencontre des étals ou petits marchés où tous et chacun essaie d`y vendre diverses marchandises… des fruits et légumes aux vêtements en passant par la quincaillerie et les animaux vivants. Et il y a parfois tellement de monde que l`on a peine à circuler en automobile.

       Curieusement, je ne suis pas trop dépaysé car je m`étais déjà préparé psychologiquement depuis plusieurs mois et le fait de me retrouver  dans un environnement tropical, peuplé exclusivement de gens de couleur ne fait que me confirmer ce que j`espérais trouver ici ! Donc, pas de surprise, mais une belle réalité…

Fricot

* La photo ci-haut est une aquarelle de l`artiste Nathalie Boyaval