St-Louis... premières impressions !

Comme je n`avais pas eu à conduire durant le long voyage Dakar-St-Louis, je me sentais en relative bonne forme, malgré la chaleur et une certaine appréhension à savoir qu`elle genre de maison est-ce que j`allais trouver et habiter durant les deux prochaines années ! Est-ce que je pourrai avoir un terrain suffisamment grand pour pouvoir entretenir un jardin-pépinière, si minuscule soit-il ? Quel genre de population pour m`accueillir, de services accessibles facilement ? Bref, un tas de questions tout à fait normales dans ma situation mais qui allaient sûrement trouver réponses dans les jours à suivre…

   Vous pensez bien que la vision première que j`ai eu de cette ville à mon arrivée est demeurée superficielle et les détails qui vont suivre proviennent surtout de cette période qui a suivi mon installation permanente.

   L`on traverse une voie ferrée, un genre de petit lac à ma droite, une maison minuscule qui semble abandonnée, quelques cocotiers se dessinent à l`horizon, nous sommes maintenant officiellement arrivés à bon terme. Des maisons de chaque côté de la rue, toutes carrées, d`un seul étage, bâties en adobé, de minuscules boutiques ici et là, certaines presque sans toit, et une foule bigarrée et noire de visage, il va sans dire… Au loin, un minaret pointe sa flèche vers le ciel tout bleu, et ce ciel, je le verrai presque continuellement durant mon séjour ici car la pluie ne viendra le perturber qu`à de brèves reprises, lors des courtes saisons des pluies.

   A ma gauche apparaît le fleuve Sénégal, un pont très long appelé Faidherbe d`après mes notes, un rond-point, des ânes, des chèvres et moutons et encore cette marée humaine, dans un va et viens qui me donne presque le vertige, accoutumé au calme de mon quartier du secteur Arvida d`où je viens. L`on doit s`arrêter à deux reprises pour laisser passer les gens, et voilà à nouveau le fleuve qui réapparaît, ou plutôt une grande rivière car d`ici, ce n`est pas plus large que la rivière Saguenay coulant dans ma région natale.

   Tiens, encore un spectacle tout nouveau pour moi, des taxis-brousse, par dizaines, genre de véhicules de livraison convertis en autobus, tout bariolés de couleurs vives, avec des slogans comme ¨Allah est bon¨, et les propriétaires qui s`activent à qui-mieux-mieux à attirer la clientèle.  Nous voilà rendu dans ce rond-point et je devrai m`habituer à la procédure de ce pays pour y circuler car ici, les feux de circulation semblent inexistants, la priorité est de mise sur la droite, dans le sens des aiguilles d`une horloge, chaque jonction de route se vide en alternance de ses véhicules et ma foi, cela semble bien fonctionner !

   Bamba m`explique en quelques phrases la topographie de la ville : À gauche, après le pont, c`est le quartier appelé ¨La langue de Barbaries¨, puis l`océan Atlantique à proximité. À gauche, la Mauritanie, pays quasi désertique, et en se dirigeant vers la droite, le gros marché de Sor. Vous dire l`impression première que l`on ressent en se faufilant au travers cette cohue… noire de monde, est extraordinaire… Mais rapidement, je vais m`y habituer et en faire mon quotidien comme si j`y avais passé une grande partie de ma vie !

Fricot

* La photo ci-haut est le pont Faidherbe, à St-Louis.