Une première aventure dans les pistes sablonneuses !

Salut à tous,

   La coopérante qui m’avait précédée dans ce même projet de valorisation des plantes médicinales auprès des populations villageoises et des guérisseurs de la région avait, semble-t-il, travaillée dans une zone longeant l`océan atlantique, Le Gandiolais. Malheureusement pour moi, lors de mon dernier stage de formation auprès du CECI, à Montréal, l`on ne m`avait remis qu`un maigre deux pages du travail fait par elle, durant ses deux années passées à St-Louis.

   Et la seule information recueillie dans ce mince dossier faisait mention qu`elle avait été en contact, à un moment donné, avec le département des Eaux et Forêts du Sénégal. Je pris donc contact avec eux, à leur bureau de St-Louis, avec leur directeur, Babacar Dia, et un voyage à l`un de leur poste de travail et d`observation, situé à près de 25 kilomètres, fut cédulé pour les jours à venir.

   Le jour dit, nous prime donc la route, Babacar et  moi , suivi d`un camion de service et deux de ses employés. Au début, pas de problème de conduite, nous roulions sur le bitume. Puis, après quelques kilomètres sans histoire, la route se transforma en piste sablonneuse et un peu plus difficile pour un novice comme moi !

   Mais plus on avançait, plus le sable devenait friable et le fait de maintenir le camion correctement devenait presqu`impossible… J`offrit donc à mon compagnon de route de prendre le volant, tout en enclenchant les tractions motrices sur les quatre roues, ce qui  facilita quelque peu la stabilité du camion mais plus on avançait, plus cela devenait difficile de se maintenir sur la piste, et qui plus est, Babacar ne semblait pas tellement plus habile que moi, ce qui me donnait des sueurs froides en pensant au reste du chemin à faire.

   Et on réussit tout de même à arriver sain et sauf sur le bord de la grève, en espérant que le pire était derrière nous, mais non, après quelques dizaines de mètres, le camion s`embourba, les roues disparaissant presque dans le sable… Heureusement, le camion de service arriva au bout de quelques minutes et en équipe, on réussit à reprendre la route et à arriver au poste  de travail en question, le but de notre expédition ! 

   Enfin, la possibilité de me détendre sur la terre ferme… Je visitai avec intérêt leur pépinière où on y retrouve particulièrement, le filao (*), un arbre (Casuerina equisetifolia), origine de l`Australie, qui colonise dans des sols très pauvres en éléments minéraux et qui assimile l`azote de l`air grâce à ses nodules fixées au niveau des racines. Et on le plante le long des dunes sablonneuses, afin de limiter la progression du sable sur les terres arables de ce secteur particulièrement sensible à cette problématique.

   J`en profitai également pour en savoir un peu plus sur le genre de collaboration que l`ancienne coopérante avait entretenue avec l`équipe en place et on termina notre visite par une collation en groupe.

   Vous pensez bien que la première partie du retour s`avéra tout aussi difficile, sans s`embourber toutefois ! Babacar me montra une minuscule parcelle de pépinière, presqu`ensevelie sous le sable, étant la seule réalisation visible du travail de l`ancienne coopérante sur les plantes dans cette zone et une certaine déception de ne pas pouvoir en savoir davantage sur son cheminement ailleurs au niveau de la valorisation des plantes médicinales car cela m`aurait aidé à pouvoir assurer une certaine continuité, le but premier recherché par le CECI, je m`imagine !

   Mais qu`à cela ne tienne… Je n`avais pas l`intention de faire plus de recherches dans ce sens, surtout vu l`état des pistes dans ce secteur, et je décidai que j`allais orienter mon futur travail dans un autre secteur, parsemé de nombreux villages, plus faciles d`accès et une population et une végétation plus nombreuses et plus diversifiées !  

(*)http://fr.wikipedia.org/wiki/Filao

Pégé